COMPTE-RENDU SAISON 2020

Le rideau vient de tomber sur cette saison 2020. Le soulagement est grand, et nous sommes remplis d’une grande mélancolie. Quelle saison ! L’être humain étant capable de bien pire, et il l’a prouvé par le passé, nous ne qualifierons pas cette année par tous les adjectifs catastrophiques qui nous passent par la tête. Surtout en définitive que nous sommes loin d’avoir été les plus malheureux dans cette épreuve.

Cela nous ramène au début de cette saison, en janvier 2020, où nous étions alors jeunes et innocents, et pour le moins insouciants : nous embarquions à bord de superbes A380, qui eux aussi seront des victimes collatérales, à destination de notre première course à Abu Dhabi, où toutes les couleurs sont beautiful. Le covid 19 n’existait pas, ou en tout cas son nom ne nous était pas connu ; nous parlions d’un bazar qui se passait en Asie, et résumions la situation ainsi : ils sont… (pour les termes suivants merci de vous référer à “Gran Torino”). L’hiver avait été déjà suffisamment long pour beaucoup de femmes, la trêve des confiseurs interminable pour la balance de Jérôme D.C. et bien d’autres… Ces épouses éplorées nous appelaient comme si elles composaient le 3919, en nous suppliant d’avancer la date de la course pour qu’elles soient enfin débarrassées du rustaud qui partage leur couche, le plus souvent fortement aviné.
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés aux Emirats, tels des nababs, des Parigi MocheKassa, dans des conditions de rêves, ignorant le reste du monde. Une course avec 57 Fun Cup rutilantes, prêtes à en découdre en ce lieu somptueux.

Au delà c’est toute la saison 2020 qui était complète : plus une place de libre, sold out, sur toutes les courses, avec un Daytona en point final, comme un feu d’artifice orgasmique.

Les meilleurs des meilleurs étaient bien présents à Abu Dhabi, et les absents se répandaient en sanglots. La suite leur fit regretter au centuple. Dans ce décor hors du commun la totalité des funcupiens s’accommode à merveille, comme s’il était plus aisé de s’adapter au luxe qu’à la misère. Les JS2 R n’étaient malheureusement pas du voyage compte tenu de leur jeune âge. Il est rare de trouver par le monde un lieu comme Abu Dhabi où tout est réuni à la perfection en un même endroit : la piste, les boxs, l’hôtel, le restaurant, la piscine, le bar… une unité de lieu qui nous convient à merveilles surtout pour ceux comme Franck E. dont les déplacements sont pénibles, pas tant pour eux, mais surtout pour nos oreilles. En clair tout y est véritablement parfait. Confinement idéal, sans savoir que ce serait le thème de cette triste année. On y retourne quand d’ailleurs ???

Les voitures se sont alignées, toutes propres pour cette nouvelle édition, et elles ont bien roulé, sur les deux courses. Les meilleurs pilotes ont gagné, et les autres, moins bons et largement plus nombreux, n’ont pas gagné mais ont unanimement été ravis de ce déplacement fabuleux, proche de Bagatelle mais toujours avec des chaussons.

La première course a été adjugée à la 270 de GP Extrême Defi, devant une improbable 427 de Spebi et une toute aussi improbable 555 de Thimo.
La seconde avait été achetée par la 270 de GP Extrême qui était plus riche que la 299 de DRM Coyote et la miraculeuse à cette place aussi rare qu’un pangolin sain de corps et d’esprit la 193 de Tetris LM Décor Andy Kubik SKR ET C’est Tout.

Le retour à la réalité a été plus complexe : non pas que l’avion était rempli de chinois masqués qui toussaient, même si c’était effectivement le cas, mais car nous avons pris de plein fouet cette crise sanitaire, alors qu’on aurait bien pris autre chose. Quel contraste ! Confinés ! Les joies du virtuel, du télétravail, du distanciel, de tous les nouveaux mots, de tous les donneurs de leçons, l’apparition soudaine des médecins qui n’ont jamais fait d’étude, des heureux du changement comportemental, de ceux qui étaient contre l’échangisme, de ceux qui en fait ont réalisé que rester à la maison en étant payé à 73% mais pour rien branler c’était mieux que d’aller au bureau, les nouveaux philosophes, les conversations qui tournent en rond car on répète les c*** de BFM sans en savoir plus qu’eux vu que personne ne sais rien, les projections dans l’avenir, les projections dans le passé, analepses, prolepses, antanaclases, masturbation intellectuelle à outrance et à tout va… Une période de souffrances psychologiques nouvelles, souffrances physiques pour les pèses-personnes qui ont chargé grave, une société déstabilisée…

La claque dans ta face ! Tu sors d’une course de rêve, une saison qui s’annonce parfaite avec un plateau de Ligier JS Cup de qualité et de quantité, un plateau Fun Cup de quantité et de quantité, et puis… plus rien ! Plus rien ??? Mais non ! C’était sans compter sur la famille des Fun Racing Cars, une union sacrée, un sens du collectif exacerbé, ce sang mêlé à l’alcool, ou l’inverse, qui coule dans les veines de nos pilotes, et qui a créé un élan, un rebond colossal et superbe nous permettant de mettre en place un calendrier de fortune, mais malgré tout fort sympathique, avec des grilles que bon nombre de championnats nous envieraient même hors crise. Et car pendant que nous livrions des masques à travers l’hexagone, que nous mettions en place le clic and collect avec la clique de l’Arôme, que nous ravalions la façade de Spebi… et bien en sous-marin nous battissions ce nouveau calendrier pour assurer un avenir éventuel, pour des courses hypothétiques, au futur incertain vu que l’on en savait rien : nous jouions à faire et défaire des calendriers ! Puis vint la première libération. L’attente encore d’un retour à la normale probable qui ne viendrait jamais.

French philosopher Andre Comte-Sponville poses during a photo session at the Paris Book Fair 2019 (Salon du livre) at the Parc des Expositions in Paris on March 17, 2019. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

André Comte Sponville, bien que né en 1952 à Paris, nous éclaire sur l’attitude à avoir en cette période : une enfance malheureuse dans une famille déchirée avec un père méprisant, et pas collateur, et une mère aimante mais dépressive lui fait découvrir qu’il est peu doué pour la vie, peu porté au bonheur, davantage doué pour l’angoisse, la mélancolie : raisons pour lesquelles il éprouve très tôt le besoin de philosopher et nous de ne point l’inviter à partager nos soirées. Néanmoins, vu qu’il réfléchit pour nous, il nous éclaire parfois sur des points essentiels mais il faut trier : et il en est un que nous aimons souvent rappeler à nos pilotes bien aimés, mais que cette période nous claque au visage malgré nous, encore faut il être assez calibré pour en prendre conscience même si les circonstances poussent à l’évidence, le retour à une vertu essentielle, qui devrait étreindre chacun : l’humilité !

” L’humilité est une vertu humble : elle doute même d’être une vertu ! Qui se vanterait de la sienne montrerait simplement qu’il en manque.
Cela toutefois ne prouve rien : d’aucune vertu l’on ne doit se vanter ni même être fier, et c’est ce qu’enseigne l’humilité. Elle rend les vertus discrètes, comme inaperçues d’elles-mêmes, presque déniées. Inconscience ? C’est plutôt une conscience extrême des limi­tes de toute vertu, et de soi. Cette discrétion est la marque – elle- même discrète – d’une lucidité sans faille et d’une exigence sans faiblesses. L’humilité n’est pas le mépris de soi, ou c’est un mépris sans méprise. Elle n’est pas ignorance de ce qu’on est, mais plutôt connaissance, ou reconnaissance, de tout ce qu’on n’est pas. C’est sa limite, puisqu’elle porte sur un néant. Mais c’est en quoi aussi elle est humaine : « Nous sommes tout de néant », disait Montai­gne. L’humilité est la vertu de l’homme qui sait n’être pas Dieu.
Ainsi est-elle la vertu des saints, quand les sages, parfois, sem­blent en être dépourvus. Pascal n’a pas tout à fait tort, quand il critique la superbe des philosophes. C’est que certains ont pris au sérieux leur divinité, de quoi les saints ne sont pas dupes. « Divin, moi ? » Il faudrait ignorer Dieu, ou s’ignorer soi. L’humilité refuse ces deux ignorances, et c’est en quoi elle est une vertu : elle relève de l’amour de la vérité, et s’y soumet. Être humble, c’est d’abord aimer la vérité plus que soi.
C’est en quoi aussi toute pensée digne de ce nom suppose l’humilité : la pensée humble, c’est-à-dire la pensée, s’oppose en cela à la vanité, qui ne pense pas mais qui se croit. On dira que cette humilité ne dure guère… Mais la pensée non plus. De là les orgueilleux systèmes.
L’humilité, elle, pense plutôt sans se croire : elle doute de tout et, spécialement, d’elle-même. Humaine, trop humaine… Qui sait si elle n’est pas le masque d’un très subtil orgueil ? “
In « Autrement n°8, série Morales »

Si, comme Dédé, chacun s’applique ces quelques lignes, sauf Olivier P. qui est dispensé pour incapacité médicalement reconnue, alors ce monde va être véritablement transfiguré au sortir de cette crise planétaire. Et nous commencerons à vivre enfin en parfaite harmonie, osmose des peuples, qui ouvriront les yeux et abandonneront enfin le concept éculé de Nation (non Carlos je n’ai pas oublié le “n”), réalisant ainsi qu’ils ne sont que dépositaires d’une planète qui ne leur appartient pas, et que ces crises sanitaires sont des fléaux mondiaux qui ne peuvent se régler que de façon globale et que ni les Vendéens, ni les Bretons, n’y changeront rien.
Mais à notre avis malheureusement c’est plutôt Zazie en cherchant le Métro chez Raymond qui a raison : “Mon cul !”

Revenons à nos agneaux…La patience, qui comme chacun sait nous habite, nous invite à tenir jusqu’au 1er août, date à laquelle notre cher président a décidé que nous pourrions à nouveau donner libre cours à notre talent, de pilotage peut-être, de conduite assurément. Et c’est à ce moment précis qu’il convient de rendre grâce, et pas Kelly : l’ACO nous a permis d’organiser notre première course sur le légendaire circuit du Bugatti, symbole fort d’une ouverture magistrale de cette saison chaotique. Qu’ils en soient ici encore largement remerciés.
Les deux plateaux étaient réunis pour cette ouverture en ut majeur : 27 JS2 R et 57 Fun Cup !!! Près de 300 pilotes, gonflés à bloc, débordant de testostérone, les filles aussi, qui avaient presque désespéré de se revoir un jour. Et c’est à ce moment que l’on constate bien que ce n’est pas tant la voiture qui compte, mais l’Homme ! Il suffit de fermer un instant les paupières, et de reprendre les premières images d’un Yves B. sautant dans les bras de ses congénères, de voir les larmes monter dans l’œil d’un Lionel G. qui habituellement réserve cela exclusivement à Mylène Farmer, de voir le sourire de Sylvain C. qui a l’air tellement heureux que t’as l’impression qu’il a fait une affaire, retrouver notre Polo, pour qui passer un hiver à cet âge n’est jamais simple alors un confinement et une épidémie qui frappe majoritairement les vieux et les gros, les vieux gros, enfin vous l’aurez compris c’est la liesse générale : Fun Cup ! Fun Cup outragée ! Fun Cup brisée ! Fun Cup martyrisée ou presque ! Mais Fun Cup libérée !
Il n’y a que notre Olivier P. qui brille par sa superbe absence, comptant sur notre immense compréhension : il avait quand même versé cent vingt euros d’acompte, (non remboursable un acompte ! ) pour sa réservation de son F1 côté rue, pas à Porto-Vecchio mais à Arutoli, parce que c’est pas aujourd’hui qu’il va se faire fourrer par un corse qui multiplie les tarifs par cinq même si tu as pris un pseudonyme insulaire pour payer moins cher. Ne pouvant récupérer sa mise c’est la mort dans l’âme, qu’il dut faire ce choix cornélien mais rapide, et remisa sa combinaison dans laquelle de toute façon il ne rentre plus, confinement oblige.
On en plaisante aisément aujourd’hui, alors que nous allons tout droit vers un antépénultième confinement, mais la joie immense de se retrouver au Mans tous ensemble pour ces Fun Racing Cars était palpable : tellement présente, en chaque recoin, en chaque personne, à chaque instant, que l’on avait l’étrange sensation chaleureuse de pouvoir la toucher. Il est très difficile de décrire cela quand le vocabulaire est si pauvre, la syntaxe approximative, et le talent absent. On était bien quoi !

Les traditions étant faites pour être respectées, les pilotes montèrent dans les voitures, s’amusèrent, burent plus que de raison, n’en eurent que faire, firent néanmoins une course et pour les meilleurs, tels Astérix et consorts, clôturèrent ce beaux week-end de retrouvailles par un bon gueuleton.
Comme à l’accoutumée, certains pilotes firent les intéressants et roulèrent bien plus vite que les autres, et pour certains ce ne fut pas compliqué, et du coup montèrent sur ces marches, marches qui ont tendance à faire perdre la raison chez quelques uns, alors que la vue d’un escalier habituellement les effraie au plus haut point.

En Ligier JS Cup, au plateau très relevé cette saison, au terme d’une course de 6h c’est la 15 de Mathias Beche Performance qui donne de suite un aperçu très clair des prétentions cette saison en s’imposant devant la 92 de Orhès Stephya BM 92 et la 28 de FIT ITBC DEFI. Pas là pour faire de la figuration.
En Fun Cup, 8h de course, avec un podium que l’on reverra par la suite avec la 280 de Socardenne, la 440 de No Limit et la 555 de Thimo sans Denis C. sinon cela n’aurait pu se faire.

Ce week-end marquait le début officiel de cette saison de six courses, au lieu de sept. L’enchainement se fit rapidement avec la course de Magny-Cours, après un passage par quelques vacances. Des vacances ! Imaginez bien : un mois et demi enfermés, un rythme professionnel dévasté, un business en berne, et à peine trois mois après, toute la France n’a qu’une idée en tête : la reconstruction économique et sociale de notre pays ! Mais non bande d’ignares… une seule idée : se barrer en vacances avec maman et les loufiats ! Nous évoquions l’aspect globalisé de la crise sanitaire, la vision mondiale, si chère à Albert Camus… en vain ! Le grand Albert, raison pour laquelle Margot L. a prénommé son fils ainsi, n’en serait que tout retourné face à l’amer constat de l’humanité en ces jours ; lui qui dès le début des années cinquante s’engage en faveur de la citoyenneté mondiale. Utopiste désuet.

Le parcours et l’engagement de cet homme devraient nous servir au quotidien, et ses écrits devraient figurer en bonne place sur la table de chevet et non pas sous son pied cassé. Dès son plus jeune âge il connait la souffrance et l’injustice : né en 1913, dans l’Algérie colonisée, d’un père caviste, que la première boucherie mondiale lui arrache un an après sans avoir pu recevoir la moindre éducation œnologue. Il est rapidement sous la protection de son oncle boucher de métier, mais qui possède un jardin intérieur fort cultivé qu’il lui partage largement. La tuberculose a au moins cela de bon qu’elle l’éloigne rapidement des terrains de foot, ne mettant fin à aucune carrière, mais le précipitant dans les livres et les penseurs, avec l’aide précieuse de son instituteur Louis Germain dont on ne connait pas le prénom, qui lui trouve des prédispositions dès l’âge de 10 ans, comme Marc O. P. mais pas les mêmes. Cette grande Guerre, forcément injuste, qui lui a arraché son père, la montée de l’anti-colonialisme et rapidement le second conflit planétaire, car on n’apprend pas du premier coup ni du deuxième d’ailleurs et c’est à se demander si l’on apprend un jour, bref toutes ces intolérances, ces atrocités feront très tôt de lui un homme engagé, résistant, humaniste, et surtout militant contre l’injustice et malgré tout luttant contre l’idée selon laquelle tous les moyens sont bons ; on peut être révolté sans être révolutionnaire ; fervent anti-extrémiste, et notamment anti-communiste, et non violent, il se retrouve souvent seul avec ses positions ( Olivier P. aussi mais il s’en fout ! ) : souvent considéré comme modéré voire conservateur par les radicaux, et à l’opposé les biens pensants le considèrent comme un anti-conformiste de tous les combats. Il y perdit même certains amis dont Sartre et Beauvoir, qui le jugent pro-colonialiste, même si la vérité est toute autre. ” L’artiste est parmi les hommes, au service de la vérité et de la liberté. Pour autant, il ne peut donner de leçon et est obligé à une certaine humilité”. Il n’a de cesse de lutter contre les idéologies et les abstractions qui détournent de l’humain. Bon certes il aime aussi beaucoup les humaines, mais cela est un autre sujet qui ne nous intéresse pas ici.

Extrait du discours de Stockholm d’Albert Camus, le 10 décembre 1957, pour la réception de son prix Nobel de Littérature.
“…
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que, partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l’occasion, sait mourir sans haine pour lui. C’est elle qui mérite d’être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C’est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l’honneur que vous venez de me faire.
…”

Il meurt en 1960 dans un accident de la route, à bord d’une des plus belle voiture de l’époque, une Facel Véga 3B, comme quoi la philosophie et la culture littéraire n’éclairent pas tout : on ne laisse pas le volant à un éditeur, Michel Gallimard, le neveu en l’occurrence ! L’éditeur édite mais ne conduit pas bien. A retenir. Ceci étant aux vues de la situation actuelle et des progrès réalisés par l’humanité, pas impossible qu’à choisir il ne soit pas resté sur l’option sortie de route…

Donc comme nous le disions, nous arrivons à Magny Cours, heureux de pouvoir encore circuler, et ignorant le sort qui serait bientôt à nouveau le notre. Bienfaits de l’ignorance, joies de l’insouciance, bis.

41 Fun Cup et 22 JS2 R, avec des pilotes, petits essais dès le vendredi pour se mettre en forme, puis une course de 12h en Fun Cup avec assistance respiratoire pour les plus sportifs, et le dimanche, jour des seigneurs, une course de 6h en Ligier. Les festivités sont relativement peu nombreuses car le virus court toujours, donc il ne faut pas se mélanger : du coup chacun reste dans son team et tout le monde se retrouve à moment donné chez Cogemo, il est comme ça notre Sébastien M., les angoumoisoninniens sont comme ça, enfin pas tous, il t’accueille, te nourrit, t’abreuve si tu as soif, et même si tu n’as plus soif, même Jean René D. est invité, même en caleçon, même plusieurs fois… Alors que chez SKR ils sont sages comme des images de… Swing. Certes nous sommes loin de la culture, si ce n’est bactériologique, mais il est bon de laisser les grands esprits se détendre, malgré l’absence de tension répétée chez certains. Le samedi matin donc, le souvenir des exploits de la veille encore frais, les qualifications de Fun Cup se mettent en place dans un ordre religieux (il ne manquerait plus que ça ! ). Les chronos tombent, comme ils disent dans les grandes épreuves, et la grille de départ se dessine peu à peu. Certaines prestations sont excellentes, d’autres sont loin d’être ridicules, alors que certaines sont… incertaines. Magie de la Fun Cup cette cohabitation de genres, de niveaux, d’expectatives, de supputations… Les trois premières places appartiennent à GP Extrême sur la 432, Defi Performance sur la 431, et la 440 de No Limit Racing, mais c’est bien parce que personne d’autre ne les voulait et qu’Olivier P. n’était pas là toujours retenu par une comptable corse qui devait être la même que celle de Pascal A.

Course donc de douze heures dont nous allons vous faire pour une fois le compte rendu exhaustif, permettant, à travers ces lignes, au lecteur aux lèvres suspendues à ces modestes caractères de vivre intensément et pleinement chaque instant, chaque rebondissement de cette course haletante… Mais non !!! on rigole ! N’éteignez pas l’ordinateur vous allez réveiller madame en plus… Nous ne vous ferions pas cela.
Non mais sérieusement ça intéresse qui ? C’est comme ce compte rendu, qui ne rend compte de rien… quel est son but ? Pas lucratif en tout cas… En tout cas il a été réclamé au moins par Vincent R. et Jean Pierre R. pour qui c’est la seule sortie culturelle de l’année, 2020 étant assez dure comme cela, ils ne pouvaient terminer l’année dans un désert culturel ! Imaginez Vincent R. au prochain diner de famille, avec son épouse dévouée et ses trois adorables filles vantant l’humanisme d’Albert Camus, ses désaccords avec Sartre, et le manque de tenue de route de la Facel 3B. C’est comme ça que ses filles le regardent avec les yeux de l’amour, le vénérant tel un messie paternel à la science d’une profondeur insondable.  Jérôme D.C. lui aussi en voulait un mais c’est juste pour se moquer de Cédric A. pour qui ce nombre de lignes représente à peu près la même épreuve que de lui faire lire Guerre et Paix en CP (non Marc O.P. c’est pas la suite de Game of Thrones).

C’est donc bien la 432 de GPX qui gagne devant la 440 de No Limit Racing, et la 66 de TM Racing PP81. La 408 de No Limit s’invite dans le quinté ainsi que déjà la 172 d’Eurodatacar devant la 416 de Tetris LM Décor Kubik Profils Sourcing, comme Philippe L. a insisté de bien le souligner.

Après cette course éprouvante donc forcément remportée par des jeunes vu que ça termine tard, il convient de rejoindre rapidement notre paillasse pour enchainer sur la course de Ligier JS Cup. Le niveau de cette dernière est montée d’un gros cran cette année, donc Polo n’y est pour rien même s’il faut lui reconnaitre qu’il avance encore bien le bougre alors qu’il ne laisse pas sa part au chien (si Greg G. ingère l’équivalent il décède instantanément) : l’arrivée de pilotes talentueux, dont nous tairons les noms afin que leur égo ne fasse pas d’hypertrophie, les progrès de certains qui sont notables, et enfin ceux qui ne conduisent au moins pas plus mal qu’avant ce qui évite de faire chuter la moyenne… cet ensemble fait un plateau bien plus relevé que la saison précédente. Les nouveaux se sont particulièrement bien adaptés au climat ambiant, intégrant rapidement qu’il n’y avait à gagner que de la satisfaction personnelle, qui peut faire du bien de temps en temps si personne ne s’occupe de votre satisfaction, et à la limite une petite libation en suivant (non Gérald R. c’est pas ça…). Comme quoi on peut avoir un beau championnat, relevé, sans se prendre pour ce qu’on est pas, ni se prendre pour ce que l’on est, ou réciproquement, enfin peut être mais ça dépend.

Pour l’anecdote de cette belle course, le petit Julien A., qui remporte la course de Fun la veille avec ses camarades et a largement arrosé cette victoire jusqu’au petit matin, n’a pas pu passer inaperçu : signant la pole position, il se met en grille, et n’a pas été capable d’attendre que ses petits camarades fassent de même… il s’est endormi derrière le volant durant la formation ! Vidéo disponible sur simple demande, sans recommandé. Cela ne l’a pas empêché de rendre la voiture première à la fin de son relais, et d’aller refaire une petite sieste.

« Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. Un esclave, qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement. Quel est le contenu de ce « non » ?

Il signifie, par exemple, « les choses ont trop duré », « jusque-là oui, au-delà non », « vous allez trop loin », et encore, « il y a une limite que vous ne dépasserez pas ». En somme, ce non affirme l’existence d’une frontière. On retrouve la même idée de limite dans ce sentiment du révolté que l’autre « exagère », qu’il étend son droit au-delà d’une frontière à partir de laquelle un autre droit lui fait face et le limite. Ainsi, le mouvement de révolte s’appuie, en même temps, sur le refus catégorique d’une intrusion jugée intolérable et sur la certitude confuse d’un bon droit, plus exactement l’impression, chez le révolté, qu’il est « en droit de… ». La révolte ne va pas sans le sentiment d’avoir soi-même, en quelque façon, et quelque part, raison. C’est en cela que l’esclave révolté dit à la fois oui et non. Il affirme, en même temps que la frontière, tout ce qu’il soupçonne et veut préserver en deçà de la frontière. Il démontre, avec entêtement, qu’il y a en lui quelque chose qui « vaut la peine de… », qui demande qu’on y prenne garde. 

(…) En même temps que la répulsion à l’égard de l’intrus, il y a dans toute révolte une adhésion à part entière et instantanée de l’homme à une certaine part de lui-même. Il fait donc intervenir implicitement un jugement de valeur, et si peu gratuit, qu’il le maintient au milieu des périls. (…) Le révolté, au sens étymologique, fait volte-face. Il marchait sous le fouet du maître. Le voilà qui fait face. Il oppose ce qui est préférable à ce qui ne l’est pas. Toute valeur n’entraîne pas la révolte, mais tout mouvement de révolte invoque tacitement une valeur. »

Camus, L’homme révolté (Gallimard), p 25-26

Seulement deux petites semaines séparaient Magny-Cours de la course du Castellet. Ce calendrier mouvementé rapport à vous savez quoi, rend les choses difficiles pour certains : en effet quand à peine rentré Laurent V. explique à Moumoune que quand même, sans vouloir la commander, mais c’est juste parce qu’il a vraiment besoin, sinon les copains ne veulent plus l’approcher, déjà qu’en temps normal… bon ben là il faut faire plus vite que d’habitude s’il te plait Moumoune, vu qu’il repart la semaine prochaine, est-ce que dans le cadre d’un programme plus global, qui prendrait bien sur en compte les besoins de toute la famille, il serait éventuellement possible, comme précédemment souligné dans des délais très courts compte tenu de l’urgence, que tu puisses insérer ma combinaison ainsi que mes dessous légèrement souillés, dans un vaste plan de lessive, même sans envisager une seule seconde de les repasser, juste tenter d’éradiquer cette odeur fétide à laquelle la moisissure ajoute une touche esthétique non négligeable. On en rit mais ce sont des contingences qu’il ne faut pas, comme l’engeance ibérique, occulter.
Donc dès ce petit point de logistique réglé, plus ou moins aisément vous l’aurez compris suivant la nature des relations conjugales (pour les célibataires le problème se règle à l’ibérique bien entendu, ou à l’auvergnate c’est selon : vous avez vu le prix de l’eau ces temps-ci ? ).

Et que font les pilotes à peine le sol de cette troisième course foulé de leur petits petons, magnifique circuit du Castellet, après une excursion qui Pic ? Eh bien, car ce sera la constante de cette année 2020, ils se réjouissent ! Forcément, avec cette rentrée, le nombre de cas qui augmente, les zones rouges qui poussent comme sur le séant d’un nourrisson gratifié de la rougeole, la deuxième vague tant annoncée qui se profile alors qu’aucun lit supplémentaire ni aucune adaptation du système hospitalier n’a été réalisée pour répondre à cette vague promise, donc forcément disions-nous, les pilotes sont soulagés de pouvoir encore se retrouver, masqués certes, mais si le bonheur est à ce prix… D’ailleurs pour certains nous pensons rendre le masque obligatoire à vie, parce qu’honnêtement il y en a que ça avantage drôlement. Et c’est pas François G. qui dira le contraire.

Les plages de Bandol sont fermées mais cela nous indiffère car nous n’allons pas à la plage. Les bars sont encore ouverts mais nous n’en avons que faire car nous ne voyageons jamais à vide. Dès le jeudi soir, notre Yves B., accompagné de son fidèle “vigneron”, est prêt à faire feu : au début Steven P. tentait de le raisonner, de lui inculquer les fondements basiques de la compétition automobile, dont celui du culte du corps (mais du sien pas celui de la demoiselle), et surtout de la raison et de la mesure en toute chose notamment la veille de la course et surtout si le contenant est obstrué par du liège… eh bien notre pauvre Steven s’est résigné et fait comme tout le monde et il prend un verre ; il faut savoir pour les non initiés que notre Yves B. est un peu comme le Don Quichotte, mais plus du Léman que de la Mancha, et le “vigneron” son fidèle Sancho Pensarien : Yves chasse les trophées, qui sont aussi rares que les moulins mais il s’en fout, et Sancho le suit non pas en portant écu et javelot de duel, mais la besace pleine de Nuit Saint Georges, Vougeot et autre Gevrey, et en bon écuyer goute davantage que son chevalier, on ne sait jamais… Très rapidement ils sont rejoints par d’excellent bretteurs. Le haut niveau en Ligier, c’est le haut niveau.
Pour ce nouveau rendez-vous et non des moindres, nous avions 27 JS2 R pour la Ligier JS Cup et 71 Fun Cup, ce qui nous ravit déjà en temps normal, inutile donc de vous souligner ce qu’ils nous font en temps de crise, des fois que des enfants tomberaient sur ces lignes infâmes…

Le programme de Ligier avait été comprimé sur une seule journée, car la solidarité entre promoteurs nous avait fait céder une grande partie de la journée du samedi à nos confrères du Tour Auto de Peter Auto : il convient de s’entraider en ces périodes troubles afin que tous puissions survivre. Nous avons été bien aidés nous aussi, notamment par les circuits du Mans, de Magny-Cours, et autres confrères…
Le vendredi donc, essais puis directement une course de 6 heures, à l’identique de Magny-Cours.
Une superbe course, haletante jusqu’à la dernière seconde, puisqu’un dépassement dans l’avant dernier virage, permet à la 10 de remporter la joute qui l’opposait à la 15 durant la globalité de cette épreuve. Mais le plus grand bonheur reste de voir les pilotes se congratuler en sortant des voitures, car le véritable enjeu est bien celui-ci : s’amuser tous ensemble durant ces quelques jours. Pour leur dernière course de cette saison, suite à la défaillance de celui qui a failli, la 25 s’adjuge la troisième place. La 73 de Orhès VS Competition complétait le quinté avec la 49 de MT Racing.

Dès le samedi matin, aux premières lueurs du jour, les Fun Cup se dégourdirent les roues avant de rapidement céder la place aux concurrents du Tour Auto.
Quelques pilotes ont eu l’extrême désagrément le samedi matin de devoir… ah, c’est tellement dur que j’ose à peine le verbaliser ici, mes doigts tremblent sur ce clavier, déjà que d’habitude ils ont du mal à savoir sur quelle touche frapper, on touche de près l’horreur, l’affront que nous avons fait à Lionel G., l’infamie faite à Jean François O… le samedi matin les pilotes ont dû marcher du parking jusqu’à leur box ! Pas Franck E. : lui, il s’est fait déposer par Franco L. Pardon encore d’avoir contraint nos pilotes à un tel exercice. Flagellation.
Il était fort sympathique d’admirer les superbes concurrents de cette magnifique épreuve qu’est le Tour Auto. Voitures de légendes en action comme si vous y étiez, sans être question un instant de voitures électriques ou hydrogènes… du V6, du V8, du V12 !!! L’enchantement se fait autant pour les yeux que pour les oreilles.

La transition en cette fin de journée avec les Fun Cup est passée sous silence. A défaut, les protagonistes prennent la piste. Après leurs ainées, c’est donc au tour de ces rutilantes machines nées pour la performance, magnifiquement guidées par le fleuron de la compétition automobile de France, de Belgique et surtout dou Portougal. Les performances sur la piste sont remarquables. Ce qui surprend toujours autant c’est le nombre de participants, la diversité des pilotes, et la variété des niveaux, et l’ambiance qui règne sur la piste : certes il y a toujours quelques furieux qui jouent leur carrière sur un virage, mais la quasi totalité des comportements est irréprochable ; pour preuve le peu d’accrochages qui ont lieu chaque week-end. Mais la Fun Cup ne peut se faire que dans ces conditions. La crucifixion a du bon… ça calme les ardeurs !

Du coup c’est la 280 de Socardenne qui prend le meilleur des autres concurrents, tout juste devant la 440 et la 408 de No Limit. La 172 est loin devant la 416.

Un délicieux week-end en ce lieu enchanteur : on ne s’en lasse pas !

Mais la culture ça n’est pas que la littérature et la philosophie, c’est aussi la gouaille, le langage fleuri, les métaphores, les périphrases… Y a pas que le beau genre à célébrer. Il faut aussi du rustre, de l’authentique, du brutal.
L’année 2020, ne marquait pas que le centenaire de la naissance de Boris Vian (mais si le gars dont on a parlé au dernier compte rendu, celui qui souffle dans la trompette), mais aussi celui d’un de nos plus grand poète des faubourgs, verbeux du macadam, car le 15 mai 1920 naissait dans un coin égaré, alors populaire, du 14ème arrondissement de Paris, Michel Audiard. C’est déjà de la culture qui éveille davantage les oreilles de certains consommateurs patentés de nanars et autres pseudo polars devenus cultes, des textes servis avec une maestria inégalable par des noms qui laissent monter quelques larmes nostalgiques même aux plus insensibles comme Marc O.P. : Gabin, Ventura, Belmondo, Blier…
Notre François Villon moderne ? On ne sait pas mais on s’en fout. On adore. On ne se lasse pas depuis toutes ces années de rire à ses formules qui n’appartiennent qu’à lui. C’est constitutif du personnage : Michel Audiard est juste naturel, on sent l’authentique, l’irrévérencieux, l’anarchiste de droite, mais érudit au demeurant, grand adepte de Céline et de son Voyage. Il a poursuivit ses études, et comme Sylvain C. n’a jamais réussi à les rattraper ; il finit avec un CAP de soudeur à l’autogène, ce qui peut servir. Très vite il est marqué par ses lectures personnelles qui le forgent, notamment Jeanson et Prévert. L’une de ses grandes passions, comme Sylvain C. : la bicyclette. Il traine souvent du côté du vélodrome d’hiver, qui servait encore aux vélos, et y fait la connaissance d’André Pousse, le fabuleux : ça sent déjà le populo à plein pif. Comme Sylvain C., il songe un temps à faire carrière dans le vélo, mais c’est pour les mêmes raisons qu’il abandonne : ” je n’montais pas les côtes”.

Avant d’être scénaristes il a exercé tous les métiers : soudeur, opticien, vendeur de journaux… puis de vendeur il passe rédacteur. Il écrit dans des journaux sous l’occupation (référence à la seconde guerre mondiale Christian C.), en redistribue après guerre, puis reprend la plume à l’Etoile du Soir, jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que ces articles sur l’Asie étaient rédigés sur le zinc d’un comptoir parigot. Il est remercié, aime cette imposture, devient critique de cinéma pour Cinévie, et c’est en 1949 qu’André Hunebelle le fait entrer dans le cinéma et lui commande le scénario de Mission à Tanger.

Gilbert Salachas résume ainsi son style : “Il se souciait peu de vraisemblance ou de psychologie. Ses dialogues n’étaient pas réalistes. Ils étaient brillants, et d’autant plus savoureux qu’ils combinaient l’argot de la rue et la métaphore poétique. C’était tout le contraire du beau langage encanaillé : on retrouvait dans ses dialogues la spontanéité de Gavroche endiguée, intellectualisée, enrubannée de prestige littéraire. Les répliques écrites par Audiard avaient ainsi la saveur et l’improbabilité des textes destinés au théâtre.” Il enchaine les commandes et rencontre celui qui changera sa destinée en 1955 : Jean Gabin. Ils feront plus de 20 films ensemble, dont Le Baron de l’écluse, Le cave se rebiffe, Un singe en hiver… Il est catalogué, car en France nous chérissons les catalogues, comme auteur populaire, ce qui a le don d’horripiler la Nouvelle Vague (rien à voir avec les huitres Régis), qui lui attribue le qualificatif de “cinéma de papa”. Why not ( Vincent R. c’est de l’anglais) ! Il n’en a que faire et continue bon train sa production prolifique : en 1963 il rencontre Jean Paul Belmondo, Lino Ventura, Verneuil, Lautner…

Les Tontons Flingueurs, les Barbouzes, 100.000 dollars au soleil… Blier, Blanche, Lefebvre… Peu convaincu par ses expériences de réalisateur en 1968, il se consacre pleinement à l’écriture qui se teintera de noir dès 1975 après le décès de l’un de ses fils dans un accident de la route. Noir mais superbe, comme dirait le costaud P. du 25ème étage, avec Garde à vue, Mortelle randonnée, Tendre poulet, Le Guignolo, Le Professionnel… Ses pairs finissent par le reconnaitre en 1982, pour Garde à vue, avec un César. Mais ce succès populaire, que les intellectuels de haute extraction dédaignent, ne se dément pas aujourd’hui encore ; il transcende les générations, et ses dialogues sont toujours aussi savoureux ; les références multiples empreintes de poésie sont tout simplement éternelles. Cent ans déjà et pas une ride hormis sur nos faciès en déliquescence, mais pas que. L’occasion de découvrir, re-découvrir, re-re-dévorer ces inlassables chefs-d’œuvre du septième art et ce n’est pas Arnaud M. qui va me contredire sur le sujet lui qui peut plaider en Audiard. En bon avocat “c’est un homme qui a la légalité dans le sang. Si les chinois débarquaient, il se ferait mandarin. Si les nègres prenaient le pouvoir, il se mettrait un os dans le nez. Si les Grecs… oui enfin passons !” Un taxi pour Tobrouk, Denys de la Patellière 1960.

Et cela nous mène tout naturellement sur le circuit de Ledenon pour lequel Madame V. a eu davantage de temps pour faire son ouvrage. Ledenon, sa banlieue si accueillante, ce charme désuet de l’hospitalité, mais dont le tracé fantastique ferait presque tout oublier.

La situation devenait rouge écarlate, surtout dans cette région pourtant si encline à respecter les règles édictées. La tension devenait de plus en plus palpable. Donc inutile de s’étendre sur l’ambiance régnante : à chaque course on se réjouit tant d’être toujours libres, ou du moins pas encore confinés de nouveau, conséquence inévitable d’une deuxième vague pas nette annoncée vaguement depuis le mois de mai par tous, qui ont pour seul point commun de ne rien comprendre non plus à la situation, ce qui est rassurant… ou pas ! “Il y aurait trois méthodes pour ruiner un affaire qui marche : les femmes, le jeu et les technocrates… Les femmes, ce serait le plus marrant ; le jeu, le plus rapide ; les technocrates, le plus sûr” – Michel Audiard.

Quelques 21 JS2 R et 48 Fun Cup ont rejoint les boxs.

Depuis le début de la saison la Ligier 77 de Tetris LM Décor Profil Sourcing Bien au Fond a décidé de monter d’un cran le level déjà très élevé que parfois on n’arrive pas à suivre, et de s’adjoindre, maintenant que Jérôme D.C. a fini sa piscine et n’a donc plus besoin de chourer des gravillons sur les circuits, les conseils avisés de Bruce Jouanny. C’est un peu notre Green Hornet français, celui qui vient quand il ne reste plus d’espoir. Sauf que là quand il repart il n’y en a plus non plus. Le mec a débarqué au milieu d’un truc qu’il n’aurait jamais envisagé même dans ses pires cauchemars : apprendre à piloter à ces trois drôles !  Personne ne l’avait prévenu. Même pour Steven c’est de la rigolade à côté. Dès la première course il est arrivé avec un “computer”. La tête de Jérôme D.C. ! La même qu’en 1976 devant Cray 1. Pour quoi faire ? Etudier des datas ? Visionner toutes les c*** que je viens de faire ? Pas la peine je les connais déjà !
“Quand tu m’as dit que tu étais un tocard, j’t’ai pas cru, mais j’crois bien qu’c’est toi qui avais raison” – Mélodie en sous sol, Henri Verneuil 1963. Le pauvre… à partir de la deuxième course, il n’y a plus que Bruce qui regardait les datas ; Franco en avait peur, il croyait que c’était sexuellement transmissible. Jérôme D.C. a conclu avec la verve qu’on lui connait (non François c’est pas avec un “g”) : “au moins maintenant on sait que si on en a besoin, on en a ! Apéro ! “.
“Quand on est cintré comme toi, on porte un écriteau, on prévient” – Un taxi pour Tobrouk, Denys de la Patellière 1960.

Le circuit de Ledenon, notamment en Ligier, fait appel à un certains sens… du pilotage. Nous passerons sous silence les performances approximatives de certains qui se sont vus offrir pelles et râteaux. Nicolas P., lui, a une autre approche : “la psychologie, y en a qu’une : défourailler le premier. C’est un peu sommaire mais ça peut être efficace” – Les Tontons Flingueurs, Georges Lautner 1963. Il signe le meilleur temps en qualif sur la 92 Orhès Performance, devant la 15 de MB Performance et la 48 de LADC Motorsport. La 77 est 7ème… ça sert à rien les datas !
Le samedi, en ordre de marche, les JS2 R partent pour une course de 3h30. Les meilleurs ce jour là ont terminé sur le podium : sur la plus haute marche la 10 de Zosh DI Environnement, suivie de la 92 et la 21 de Orhès FDP Solutions. Pour le podium des amateurs de bonnes choses, il fallait jouer la 21 ORHES SAMBMS ATHESI, puis la 72 Zosh 4C et la 46 de NAPAcasséLAUTO.
Pour bien fêter cette victoire, petit dégagement de Hugo R. et de son Bro qu’il a fallu mettre en cage pour les contenir, mais dans le plus grand consentement des parties. Vidéos disponibles sur demande uniquement. Mais attention Hugo, “les conneries c’est comme les impôts : on finit toujours par les payer ! ” – Le Cave se rebiffe, Gilles Grangier 1961. Enfin pour l’instant c’est à nous que ça coute cher… en Carlsberg !

Le circuit est quasiment immaculé quand les Fun Cup prennent la piste ce samedi après midi pour des essais dans un froid quasi polaire. Autant les Fun sont résistantes que les organisateurs préfèrent la douceur du nord… de l’Afrique ! L’objectif de la 416 de Tetris est toujours le même : finir en vain devant la 172 d’Eurodatacar M3M, ce qui selon Philippe L. est tout à fait possible car le Didier P. est capable de tout en toute circonstance. Il est comme ça le Didier P. Un peu comme Gérald R. mais en plus petit, moins élégant, mais pas en Kia, un équipage homogène qu’ils sont, dont celui qui fait le moins de bruit n’en est pas moins le pire de tous, l’habitant des bas côtés, le renifleur de bordures herbacées, le ragondin du Gers…
Les essais se passent sans encombre et tout le monde rejoint ses pénates, masqués, préservatifés, ignifugés, aseptisés, covid oblige.
Du coup le dimanche matin tout le monde est bien frais pour attaquer ces deux courses de 3h30, sauf Laurent V. et Ricardo qu’on a jamais vu frais de toute façon. Les auvergnats sont dans leur élément, il fait royalement 4 degrés, du vent, des nuages, un peu de rosée… des sangliers quoi ! Christian C. a bien fait de ne pas faire le déplacement ; quand Sylvain C. lui a proposé de venir, il lui aurait juste répondu : “Je pense que le jour où on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner ! ” – Le Pacha, Georges Lautner 1968.
Pour la première course, seuls les pingouins ont pu la regarder, mais du peu que nous en avons vu il y avait aussi des manchots au volant. La 280 de Socardenne by Milo s’impose devant la 440 de No Limit et la 555 de Thimo, la 172 échouant au pied du podium qui ne compte toujours que 3 marches. Qui d’ailleurs a décidé dans l’histoire de l’humanité que ne seraient récompensés que les 3 premiers ??? Pas les Spebi c’est sûr…
On casse une graine vite fait et on y retourne.

Seconde course où le froid est toujours aussi piquant sauf durant 14 minutes, lors desquelles la température atteint les 7 degrés. Un bonheur. Sans quoi nous aurions regardé la course, surtout que pour Ledenon, Pascal A. faisait son grand retour après une longue convalescence (on ne sait pas vraiment si son absence était due à une raison médicale, mais comme Pascal a très souvent mal quelque-part cela en est forcément l’une des composantes). Olivier P. quand à lui est toujours porté disparu, mais personne ne le cherche. “Pour des raisons particulières je vous ai longtemps pris pour un salaud et je constate avec plaisir que là aussi j’avais quinze ans d’avance” Le Président, Henri Verneuil 1961.
Les performances multiples ont permis à la 440 de s’emparer de la victoire devant la 442 de Orhès FDP Solutions. Pour la troisième place, alors que la 416 de Tetris stagnait dans les profondeurs abyssales du classement, là où la lumière, comme eux, ne pénètre jamais ; la 172 parvenait enfin à décrocher cette place tant attendue jusqu’à ce que cette marche ne leur soit ôtée par la faute d’un mécanicien qui règle l’aileron avec un compas dans l’œil, donc forcément c’est moins précis ; du coup la troisième place revient à la 5 de Maes Racing.

“Attention ! J’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse ! – Un peu chouette comme métaphore non ? – C’est pas une métaphore, c’est une périphrase. – Fais pas chier ! – Ça c’est une métaphore.” – Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Michel Audiard 1968.

Et pendant ce temps le virus se propage. Rapidement. Assurément. Moins vite que la connerie mais quand même… c’est juste qu’il a pas les réseaux sociaux lui !
La situation sanitaire est de plus en plus complexe. La carte de France ressemble à un anglais sur une plage d’été. Par chance, l’avant dernière course de cette saison chaotique, se déroule dans un département plus fréquenté par les canards, pour notre plus grand bonheur, que par les touristes vérolés. Ce qui n’est plus possible ailleurs l’est encore dans le Gers. Pays du bonheur : armagnac, foie gras et… le circuit de Nogaro ! A quelque pas de l’une des plus belles tables de France que ça fait d’ailleurs longtemps que nous n’y sommes pas allés et qu’en ces périodes où les belles adresses nous manquent terriblement, voire plus encore, il est douloureux pour nous de vous en parler… d’évoquer simplement ce sujet… rendez-vous donc pour diner le 29 septembre 2021 à Eugénie les Bains chez Michel G., oui Marc O. P. chacun paie sa part, car il faut savoir se mettre des objectifs qui nous permettent de tenir en ces temps difficiles, des objectifs agréables, salutaires, salvateurs… pardon, j’en bave sur le clavier… C’est une riche idée ça ! Un bon gastos ! “Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.” Le Président, Henri Verneuil 1961.

Nous voici donc en route pour ce merveilleux circuit de Nogaro, alors que la radio nous rabat les oreilles avec un nouveau confinement qui est désormais certain. Ce qui ne fait que décupler la joie des camarades qui se retrouvent en ce lieu béni. Évidemment c’est Yves B. et son Sanchopansabienboire qui arrivent les premiers pour bien prendre la mesure des lieux. C’est Steven qui lui a appris : faut bien travailler la topographie, le relief, le repérage…
54 Fun Cup et 20 JS2 R étaient réunies pour communier ensemble autour du plaisir de la course automobile. On devrait en faire une secte… Il nous faudrait un gourou… Des sacrifices… Des orgies… Non ça on en a déjà !
Bref encore beaucoup de plaisir à pouvoir se retrouver avec nos petits bolides. Et il est d’autant plus douloureux de décrire ces moments alors même que nous sommes cantonnés dans nos pénates par des dirigeants bien pensants ou non mais mal agissants. Christian C. nous manquerait presque. On en vient à avoir ce type de pensées coupables… Du coup on se rassemble à proximité de la fontaine à houblon ! “Je sais que la bière fait grossir et que je devrais y renoncer. Mais j’ai préféré renoncer à la coquetterie.” – Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Jean Delannoy 1959.

Le vendredi c’est Ligier ! Quelques essais en matinée, puis une première course de 4h, la seconde pour le lendemain matin de 4h.

La première course est remportée par la 10 de Zosh DI Environnement avec un Jean René des grands jours est c’est assez rare pour être noté, compte tenu de son âge relativement avancé… ils se sont bien marrés à l’époque dans la cour de l’école Sainte Geneviève avec notre Polo ! Et bien là il a fait claqué le talent le JR. Ils précèdent la 15 de MB Racing, équipée de Romain C. et Nathan B. les deux plus sages du plateau : c’est pas compliqué ils touchent même pas à la tireuse à bière ; ça doit être quasiment les seuls… Ils sont gentils et polis ; ça doit quasiment être les seuls… Ils râlent pas ; ce sont les seuls ! Bon ils ont Mathias B.  pour les questions : on dirait ma fille dans sa troisième année… “ben pourquoi ? ” Là pour être tranquille on l’avait envoyé au Japon. Trois mois de sushis et de bols de riz et il va nous revenir calmé ! Et à la troisième place avec là aussi une inversion des rôles, un Yves B. qui a dû palier aux défaillances d’un Steven P. et qui nous a sorti une grande course : c’est le bourgogne qui fait ça ! Mais en rouge seulement. Pour le classement des amateurs de bien en chair, il fallait jouer CTF sur la 95, Orhès VS sur la 73 et pour finir la 77 de Tetris LM Décor Profil Sourcil Embataille, oui vous avez bien lu.
N’étant pas sûrs de réitérer l’exploit le lendemain, quelques uns nous demandent d’annuler la course à venir : et effectivement pour ceux-ci le lendemain les choses se passèrent différemment, même si on ne peut pas toujours tout mettre sur le compte de l’alcool, mais quand même… Comme disait Tabatha dans les Visiteuses, c’est pas facile d’enchainer !

Le samedi matin donc, les JS2 R se mettent à leurs places respectives sur la ligne de départ. Le tout prend forme sous la pâle lueur du jour. Puis vient le moment du départ. Dans le sillon du leading car, la grille avance religieusement. Les pilotes chauffent leurs pneus ; exercice de style plus ou moins maitrisé. La direction de course se prépare au lâché de la meute, moment toujours délicat… La pression monte doucement. Quand soudain la radio hurle : la 10 est dans le bac. Panique générale. Impossible de ressortir. Le con ! On hurle à la dépanneuse. Préviens le leading car d’un départ éventuel sous safety. On suit Jacques sur les écrans qui roule à vive allure vers cette baleine échouée dans les gravillons. Leading au ralenti. Le stress monte. On s’affaire autour de la voiture. Jean René s’arrache ses derniers cheveux. Le leading approche l’avant dernier virage. L’auto est sanglée. Dernier virage. La JS2 est sortie du bac. Le leading s’efface. On détache la sangle. On évacue les commissaires. Vert. Les V6 s’éveillent. Le petit Hugo R. est sur la piste lui aussi, un peu loin derrière, et cravache sa monture pour rejoindre la meute. En plein tour de lancement… c’était du jamais vu ! Une première ! La palme ! Record battu par Hugo R. ! Le plus fabuleux est d’essayer de se mettre à sa place, difficilement possible, et d’imaginer ce qu’il ressent, alors qu’il partait en tête de course, en voyant passer toutes les autres voitures depuis son bac à gravier. Moment de solitude ! Magique !
Le reste de la course se déroule ensuite sans encombre. Quelques figures. Quelques prouesses. Une révision sur la priorité à droite ou non entre la Belgique et le Portugal. Une belle course en somme.
Au final, c’est cette fois la 15 qui pris le meilleur sur la 10, qui fait tout de même une belle remontée vu la bévue, et pour la troisième place la 92 de Orhès Stephya BM92. Pour les amateurs de produits distillés, la 95 survole l’exercice juste devant la 18 d’Orhès SMBMMMSAMB Athesi et pour leur premier podium de la saison la 33 from MILOE, les juniors du plateau qui ont géré à merveille cette course. 

Sans attendre que l’asphalte refroidisse, les Fun Cup entrent en scène pour le meilleur, comme pour le pire : on devrait faire payer le stationnement dans les gravillons… Les essais se déroulent bien jusqu’à une belle figure dans les derniers instants. Plus de peur que de mal, même si ça pique un peu quand même. Du coup pour se remettre on s’en jette un petit ! “Si je buvais moins, je serais un autre homme et j’y tiens pas !” – Un singe en hiver, Henri Verneuil 1962.
Comme c’est coup à vide, on va se coucher de bonne heure pour être en forme demain. De toute façon, on a même pas d’huitre !
Le lendemain le soleil se lève, mais c’est juste une petite lumière qui ne dégage aucune chaleur. C’est joli mais c’est tout. Les Fun Cup se mettent en ordre pour le départ : le message passe assez rapidement parmi les concurrents, c’est Vincent R. qui prend le départ pour le retour de la SPEBI : on se méfie. C’est fou les préjugés car c’est de Jean Pierre R. qu’il faut se méfier : il n’y a qu’à demander au pauvre malheureux qui s’est retrouvé à l’aérodrome ce qu’il en pense : un malade j’vous dit ! ” Non mais t’as vu ça ? En pleine Paix ? Il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance et une sévère…” – Les Tontons flingueurs, Georges Lautner, 1963.
La 280 de Socardenne remporte cette course à l’issue d’un duel fratricide sur les derniers tours de course avec la 424 du Groupe Lemoine, un bien beau spectacle, alors que la 431 de Racing 69 #paspourledepartement monte enfin sur un podium certainement bien mérité sinon ce serait une autre.
L’avant dernière course de la saison s’achève : vous penserez à enlever Franck E. du canapé…

Et comme disait Brigitte, c’est à ce moment là que les choses se tendent ! Le confinement tant annoncé est enfin là ! A force d’en parler, je pense qu’on aurait été déçus si on l’avait pas eu. Du coup votre serviteur, avec le sens du sacrifice qui l’honore, paie de sa personne et s’exile directement à Portimao pour faire état de la situation sanitaire, prenant des risques inconsidérés, et mettant en jeu son intégrité physique déjà entamée.
Car c’est bien dans ce lieu encore inconnu aux Fun Racing Cars que nous avions choisi d’établir notre résidence pour la dernière course. Certes ils ont un langage étrange pas là-bas ; d’aucuns nous expliquent que c’est la langue des grands navigateurs, des conquissadors, des vases clos de gamma GT… Toujours est-il que ce dialecte est le prochain sur la liste pour rejoindre le latin et le grec !
Bref, faisons fi du petit bois, et oublions ces borborigmes, pour ne songer qu’à la magie de ces lieux enchanteurs : une température des plus clémentes qui fait passer Ledenon pour un congélateur, un soleil radieux, des paysages tout juste superbes, l’océan (oui c’est pas la mer là-bas, et il suffit de tremper la plus petite partie de l’anatomie pour s’en rendre compte)… ça c’est pour le décorum. Pour la partie compétition, un circuit digne de la Formule 1 (d’ailleurs ça tombe bien car depuis qu’on a décidé d’y aller, du coup la F1 vient aussi), doté d’un tracé tout simplement extraordinaire, rivalisant en toute modestie avec Spa.
Si c’est pas le paradis ça y ressemble beaucoup dites moi…

Comme cet endroit béni était relativement épargné, et en tout cas pas confiné, nous avons pu mettre en place un certain nombre de rendez-vous professionnels dans les coins : 36 équipages de Fun Cup étaient dans ce cas, et 18 Ligier JS2 R. Quelques uns ont même eu des rendez-vous toute la semaine !!!
Toujours est-il, que quand nous avons foulé ce territoire encore vierge de notre présence par le passé, un immense soulagement nous a envahi, et une émotion non feinte que beaucoup on eu du mal à contenir a pris possession de tous les visages. Une ultime course, si délicate à mettre en place, si couteuse en ralentisseur et autres homards, mais tellement savoureuse et libératrice en tous points.
Nous tombons littéralement dans les bras les uns des autres, tellement heureux d’être à nouveau réunis, que même d’entendre parler portugais nous semblait presque agréable ! “Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoire.” – Les Tontons flingueurs, Georges Lautner, 1963.
Les protagonistes se pressent dès le vendredi matin pour venir participer aux essais tant de Ligier que de Fun Cup. C’est la découverte de ce roller coaster (cherche pas Régis c’est juste le mot anglais pour dire montagne russes, qui avait été étrangement refusé par Mac Carthy, certainement par manque d’humour). Ce n’est pas la peine d’en chercher des images car on ne prend la pleine mesure de la chose qu’une fois que l’on est sur cette piste incroyable. Comme disait Polo : quand tu sens tes coquilles saint jacques qui remontent au niveau des amygdales, tu sais que tu y es ! Et Cédric A. d’ajouter : en plus les pneus sont pas si loin… Et Ricardo est d’accord ; pour une fois que les ibériques sont d’accord sur un point…
Une pleine page dans la Correio da Manhà, annonçait dès le mercredi la venue exceptionnelle sur le territoire de l’un des plus éminent ressortissant de la république française, celui que même la Suisse nous envie : le sieur Olivier P., grand adepte du “Pourquoi certains n’auraient pas tout ? Il y en a qui n’ont rien. Ça fait l’équilibre.” – Michel Audiard, nous fait l’honneur de sa présence.

Mais bon on va pas s’éterniser car il est dimanche soir et Christian C. a l’impression d’avoir lu deux fois Notre Dame de Paris (qui n’est pas de Disney, François G.), et qu’il faut tout de même conclure et cesser de délayer à l’infini.
Vous l’aurez largement compris pour les absents qui ont eu forcément tort, mais que l’on pardonne compte tenu des circonstances, nous avons passé un week-end des plus délicieux, exquis, en tous points, surtout quand on s’est trempé tout le samedi. Certes…
Nous avons donc fait une course de Ligier, sur presque 6h, qui a été gagnée par la 15 de MB Comme Les Jeux devant la 25 qui est la meilleure voitures laissée exceptionnellement aux frères R., même s’il faut être inconscient pour laisser sa voiture à Maxime, et la 10 de Zosh DI Environnement avec un Jean René égal à lui même et un Hugo R. des très grands soirs. Chez les amateurs de sensations fortes, la 95 de CTF sur la plus haute marche devant la 91 de Orhès BMA KING of Portugal et la 280 de Milo Racing.
L’aigle de l’algarve, prince du Douro et héritier d’Alentejo, n’a pas pu briller, victime d’un sabotage hérité d’une querelle d’un autre temps entre espagnols et portugais. Pauvre Franco, lui victime collatérale pour une fois innocente faute de serrano. Vincent C. l’avait dit dès le Castellet : elles sont pas si solides finalement ces voitures.
Après on a fait des essais Fun Cup et puis une course Fun Cup de 8h, sous presque le soleil mais pas tout à fait, et presque en entier si il n’y avait pas un c*$m qui avait fait un tonneau que même lui se demande encore comment il a fait… dans le dernier tour !
La victoire revient à la 280 de Socardenne, devant la 416 de Tetris LM Decor Ni de Face Ni de Profil que là pour le coup Notre Dame de Fatima ne comprend pas comment c’est possible, l’Abbé la rejoint sur le sujet et pas que, se disant qu’à ce compte là ils auraient pu gagner sans cette avarie et pour une fois il ne parle pas de Dadou, et pour la troisième place la 555 de Thimo malgré la présence de Denis C. qui n’arrange rien.
Et c’est déjà fini ! C’était tellement bon que c’était trop court. Tant pis on reviendra !

En Ligier JS Cup la victoire générale revient à la 10 de Zosh DI Environnement, suivi de la 15 de Mathias Beche Performance et la 92 de Orhès Stephya BM 92

En Fun Cup la victoire générale revient à la 280 de Socardenne devant la 440 de No Limit et la 431 de Defi Performance du 69

Ainsi s’achève cette 2ème saison de Ligier JS Cup, et la 19ème saison de Fun Cup…
Et malgré tout ce temps, malgré toutes ces années, malgré Olivier P., il est toujours aussi douloureux de se retrouver au seuil de l’hiver, synonyme d’absence, de froid, de désert affectif, de solitude, de déshydratation… et a fortiori en retournant dans notre contrée confinée, aux bars et aux restaurant, sinistrement clos, aux théâtres et autres salles de concerts, affreusement bouclés tels des maisons terriblement closes.
C’est le cœur gros et les yeux embués qu’il nous faut nous quitter. La tristesse est partout. On s’enverra des messages relous pour la nouvelle année. Tant pis.

Tous nos remerciements vont bien sûr à tous ces superbes pilotes, tous ces teams et mécaniciens, ainsi qu’à tous ceux qui ne servent à rien, pour cette saison si particulière, qui a pu se faire et dans de bonnes conditions malgré tout, grâce à vous tous !

Tout ça pour vous dire, chers tous, en cette nouvelle année pour laquelle nous ne pouvons que vous souhaiter tout ce qu’il y a de meilleurs, que…

VOUS NOUS MANQUEZ TERRIBLEMENT LES AMIS !!!

Vivement, vivement, vivement…